
À l’heure où les enfants et les adolescents sont plus connectés que jamais, la sécurité en ligne devient un enjeu majeur pour les familles. Naviguer sur Internet, utiliser les réseaux sociaux, jouer en ligne ou encore échanger des messages expose les plus jeunes à des risques variés : cyberharcèlement, exploitation de données, accès à des contenus inappropriés, ou rencontres dangereuses. Face à ces menaces croissantes, les parents doivent adopter des stratégies adaptées pour assurer la protection de leurs enfants tout en respectant leur besoin d’autonomie et de découverte. En 2025, l’éducation numérique constitue un pilier fondamental, dès le plus jeune âge, pour responsabiliser et sécuriser l’expérience en ligne de chaque enfant. Ce dossier rassemble des conseils pratiques, des outils disponibles et des bonnes pratiques pour guider les parents dans cette mission essentielle.
Responsabiliser les enfants dès le plus jeune âge pour une navigation sécurisée
La sensibilisation à la sécurité numérique doit commencer tôt, idéalement dès l’âge de 8 ans. Il s’agit d’aider l’enfant à développer des réflexes sécuritaires similaires à ceux qu’on lui enseigne pour la vie quotidienne, comme regarder avant de traverser la rue. Cette mise en garde dès le début de leur exposition au digital permet de poser les bases d’une utilisation plus responsable et avertie des technologies.
Vanessa Lalo, psychologue clinicienne spécialisée dans les pratiques numériques, met en avant l’importance d’un accompagnement parental éclairé : pour protéger efficacement votre enfant, vous devez d’abord maîtriser vous-même les outils et règles numériques. Par exemple, le respect du droit à l’image est un concept à enseigner dès le départ. Expliquer à un enfant qu’il peut refuser qu’une photo ou une vidéo le concernant soit publiée sur les réseaux sociaux contribue à limiter le partage abusif et les atteintes à sa vie privée.
Les données personnelles que les enfants laissent parfois sans le savoir, comme les photos, leur âge ou leur adresse, représentent une porte ouverte aux utilisations malintentionnées. Il est donc essentiel de leur faire comprendre les traces numériques qu’ils laissent et les encourager à protéger leurs informations par des mots de passe solides, faciles à retenir, notamment basés sur des paroles de chanson ou une comptine.
Créer plusieurs adresses e-mail pour un enfant est une excellente pratique recommandée. Une adresse dédiée pour les échanges amicaux, une autre pour les jeux en ligne et une troisième pour les réseaux sociaux permettent de réduire les spams et les risques de phishing. Ainsi, si une adresse subit une attaque, les autres restent protégées. Cette segmentation facilite également le contrôle et la gestion des différentes activités en ligne.
Les fondamentaux de la sécurité informatique à enseigner aux enfants et adolescents
Internet est une mine d’informations et d’opportunités mais représente aussi un terrain d’exposition à diverses menaces. Les enfants et adolescents doivent donc être éduqués aux notions essentielles de cybersécurité pour naviguer sereinement. Cela inclut la compréhension des pseudonymes anonymes, la gestion rigoureuse des photos et vidéos publiées, ainsi que l’attention à ne pas révéler d’informations personnelles sensibles, comme leur nom complet, adresse, numéro d’école ou clubs fréquentés.
Le partage d’images est un point particulièrement sensible : il faut inculquer aux jeunes le principe qu’une photo ou vidéo privée peut très rapidement devenir publique et nuire à leur réputation ou sécurité. Une astuce consiste à imaginer si l’image devait être affichée sur un panneau dans le centre-ville. Si la perspective est gênante ou inquiétante, il faut s’abstenir.
Les mots de passe sont la clé de la vie numérique. Dès le plus jeune âge, il est crucial de créer des mots de passe robustes, combinant lettres minuscules et majuscules, chiffres et symboles, et de changer régulièrement ces codes d’accès. Les gestionnaires de mots de passe facilitent cette tâche, y compris pour les adolescents qui utilisent plusieurs comptes en ligne.
Le rôle des parents : outils, dialogues et veille active pour une protection optimale
La responsabilité des parents est centrale pour sécuriser l’expérience digitale de leurs enfants. La première étape consiste à se renseigner sur les dangers spécifiques du web et à comprendre les outils disponibles pour la surveillance et la protection. Il existe aujourd’hui une large gamme de logiciels et applications de contrôle parental permettant de suivre les activités en ligne, bloquer certains contenus, et fixer des plages horaires d’utilisation.
Conserver les appareils téléphoniques et tablettes en dehors des chambres des enfants est une autre mesure recommandée. Utilisés dans des zones communes de la maison, leur usage sera plus facile à superviser et cela évitera également une surexposition nocturne nuisible à la santé et au sommeil.
Par ailleurs, il est crucial de détecter rapidement les signes de mal-être pouvant indiquer une exposition à des actes de cyberharcèlement. Changement d’attitude, repli sur soi, anxiété, baisse des performances scolaires ou évitement des technologies doivent alerter. Les parents doivent ainsi maintenir un dialogue ouvert, rassurant et non jugeant, pour que les enfants se sentent à l’aise de partager leurs expériences en ligne.
Education et prévention contre le cyberharcèlement et les prédateurs en ligne
Parmi les risques majeurs de l’usage d’Internet par les jeunes, le cyberharcèlement constitue une menace grave aux conséquences parfois dramatiques. En 2025, ce phénomène est reconnu comme un enjeu de santé publique et fait l’objet de campagnes de sensibilisation massives.
Le cyberharcèlement se manifeste par des messages insultants, des moqueries répétées, la diffusion de rumeurs, ou encore le doxxing (divulgation d’informations personnelles). Une forme particulièrement violente, le swatting, consiste à faire intervenir les forces de l’ordre à l’adresse d’une victime suite à un appel malveillant. Ces pratiques induisent un stress intense et peuvent engendrer troubles anxieux, dépression, voire des passages à l’acte.
Pour prévenir ces dangers, il est crucial d’apprendre aux jeunes à ne jamais répondre aux messages agressifs et à bloquer immédiatement les auteurs. Un environnement familial ouvert, où l’enfant se sent écouté, facilite la remontée des incidents. Il faut également accompagner les adolescents pour qu’ils comprennent l’importance de ne pas partager de photos ou d’informations compromettantes pouvant être utilisées contre eux.